Présence en France (Alsace) de la très rare variété mélanique hebraea d'Anatis ocellata (Linnaeus, 1758) (Coleoptera, Coccinellidae)

Notre plus grande coccinelle, Anatis ocellata (Linnaeus, 1758) est facile à reconnaître à sa taille bien supérieure à celle de nos autres représentants de la famille mais aussi à une coloration assez stable, rouge-orangé à petites taches noires en général cerclées d'une auréole claire (Figure 1A). Tout juste peut-on observer l'absence d'un certain nombre de taches ou la disparition plus ou moins nette de leurs auréoles. A. ocellata fréquente les conifères les plus variés (pins, épicéas, etc) et est largement répandue en Alsace à toute altitude.
Dans un lot de coccinelles collectées par l'un des auteurs (AW) un grand spécimen a surpris le déterminateur (HC) car sa coloration très inhabituelle ne conduisait pas de façon évidente à A. ocellata. Une recherche sur internet et une prise de contact avec les plus récents découvreurs de l'insecte (Kollár & Bakay 2016) a permis d'identifier ce spécimen à A. ocellata var. hebraea (Linnaeus, 1758) (Figure 1B). Cette variété mélanique est suffisamment originale pour que Linné n'ait pas hésité à la décrire comme une espèce différente d'A. ocellata. Elle est aussi suffisamment rare pour que chaque capture européenne ait donné lieu à la publication d'une note (Liston 1979, Liston 1980, Kollár & Bakay 2016 et références citées) et elle ne semble pas avoir été observée au cours des années récentes que de Grande-Bretagne et de Slovaquie. Inversement, cette variété serait fréquente dans l'aire de répartition extrême-orientale de l'espèce du Lac Baïkal au Pacifique. A la connaissance des auteurs, cette variété n'avait pas encore été signalée de France.
Notre spécimen a été capturé à Furdenheim (Bas-Rhin) le 20 juillet 2010. Signalons que sur la commune de Furdenheim il n'y a pas un mètre carré de forêt, à plus forte raison de conifères, hormis ceux qui sont abondamment plantés dans les jardins à titre ornemental et qu'A. ocellata ne dédaigne pas.