New record of the Oval Orb Mussel Sphaerium ovale (Férussac, 1807) (Mollusca, Bivalvia, Sphaeriidae) from north-eastern France
Bichain J.-M., Grandadam L., Girot N. & Michel V. 2024. New record of the Oval Orb Mussel Sphaerium ovale (Férussac, 1807) (Mollusca, Bivalvia, Sphaeriidae) from north-eastern France. Bulletin de la Société d'Histoire naturelle et d'Ethnographie de Colmar, 80 (17) : 117-120. https://doi.org/10.5281/zenodo.14203921
Résumé étendu - Nous signalons dans cet article la présence, dans un bras mort de la Moder, de la Cyclade ovale, Sphaerium ovale (Férussac, 1807), un petit bivalve morphologiquement très proche de Sphaerium corneum (Linné, 1758) et de Sphaerium nucleus (S. Studer, 1820). Cette espèce est documentée dans la région Grand Est uniquement sur la base de six données ADNe dont trois en Champagne-Ardenne, deux en Alsace et une en Lorraine. Récemment des individus vivants ont été récoltés en Alsace, dans le Bas-Rhin, à proximité de Fort-Louis sur un site géré par le Conservatoire d'Espaces Naturels d’Alsace. L'habitat correspond à un bras mort de la Moder périodiquement alimenté par les crues de la Moder et par les eaux de la nappe phréatique. La flore y est mésotrophe à oligotrophe, avec notamment une belle population d'Utricularia neglecta Lehm, 1828. La profondeur du bras est comprise entre quelques dizaines de centimètres à plus de 1,30 mètre avec un substrat peu vaseux et des affleurements de gravier en plusieurs endroits. L'échantillonnage a été réalisé à l'aide d'un filet à mailles fines (500µm) sur une zone de quelques mètres carrés près du rivage. Au total, 7 spécimens vivants ont été collectés, dont 3 adultes et 4 juvéniles. Les plus grands individus mesurent 12 mm de largeur et présentent des valves ovales, renflées et quasiment équilatérales. Le plateau cardinal n’est pas rétréci au niveau des dents cardinales. La dent cardinale C3 est modérément incurvée et bifide postérieurement alors que les dents C2 et C4 sont courtes et légèrement incurvées. La C4 atteint le milieu de la C2. La surface interne de la coquille présente une forte densité de pores, notamment près de l'umbo, avec un espacement moyen d'environ 30 µm. Les empreintes du muscle adducteur postérieur et du muscle rétracteur du siphon sont séparés ou très proches l'une de l'autre, mais non fusionnées. Le lobe dorsal du néphridium entoure complètement le tube péricardique. Sphaerium nucleus se distingue de S. ovale sur base de la forme du rein, carré et fermé, et par la forme des coquilles nettement plus sphérique, en forme de "noyau de cerise". Sphaerium corneum se distingue de S. ovale sur la base (i) d’une plus faible densité de pores, espacés d'environ 100 µm, (ii) d’un plateau cardinal rétréci au niveau des dents cardinales, (iii) de C4 presque aussi longue que C2, (iv) d'empreintes musculaires postérieures complètement fusionnées, et (v) par un rein allongé et ouvert. Nos données représentent donc le premier signalement de l'espèce dans le nord-est de la France basé sur des observations de spécimens vivants. Nous recommandons aux opérateurs de terrain de conserver tous les spécimens du groupe S. corneum/ovale/nucleus afin de fournir des identifications soutenues par l'ensemble des caractères présentés ci-dessus. Pour ce faire, les spécimens doivent être préalablement rapidement ébouillantés puis conservés dans de l'éthanol 80°. Un premier examen de la densité des pores doit au moins permettre de reconnaitre S. corneum alors que l'examen de la forme du rein, à fort grossissement sous loupe binoculaire, est nécessaire pour séparer S. nucleus de S. ovale.